Domaine national de Chambord (Chambord)

Domaine national de Chambord

  • Chambord
  • Placé dans la première liste des Monuments historiques en France dès 1840, patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1981, Chambord est l’une des plus stupéfiantes constructions de la Renaissance.

    Loin d’être un palais résidentiel ou encore un relais de chasse, Chambord incarne une véritable utopie : celle d’une œuvre d’art géniale qui n’a pas fini de révéler tous ses secrets.

Adresse

Domaine national de Chambord
Château de Chambord
41250 Chambord

Historique

1519. Un palais surgit au cœur des terres marécageuses de Sologne. François Ier, tout jeune roi, en ordonne la construction. C’est une œuvre architecturale monumentale que le roi se plaît à montrer aux souverains et ambassadeurs comme un symbole de son pouvoir, inscrit dans la pierre. Le plan du château et ses décors sont conçus autour d’un axe central : le fameux escalier à double révolution, inspiré par Léonard de Vinci, spirale ascendante qui mène du rez-de-chaussée aux terrasses sur lesquelles culmine la Tour Lanterne.

  • La fin des travaux au XVIIe siècle
Il faut attendre le règne de Louis XIV pour que l’édifice soit achevé. C’est également à cette époque que les abords du château sont aménagés. Des écuries sont construites à l’extérieur du château et la rivière du Cosson, qui traverse le parc, est en partie canalisée pour assainir le site. Le Roi-Soleil réside à plusieurs reprises dans le monument en compagnie de sa cour. Molière y présente même pour la première fois à Chambord la plus célèbre de ses comédies, Le Bourgeois gentilhomme, le 14 octobre 1670, en présence de Louis XIV et de la cour.

  • Les aménagements du XVIIIe siècle
Au XVIIIe siècle, des travaux sont entrepris afin d’aménager l’intérieur du château. Louis XV en dispose pour loger successivement (entre 1725 et 1733) son beau-père Stanislas Leszczynski, roi de Pologne en exil, puis le maréchal de Saxe, en récompense de sa victoire militaire de Fontenoy (1745). La nécessité d’apporter chaleur et confort à l’édifice pousse les différents occupants à meubler de façon permanente le château et à faire aménager dans les appartements boiseries, parquets, faux-plafonds et petits cabinets.

Durant la Révolution, le château est pillé, le mobilier est vendu mais le monument échappe à la destruction.

  • Au XIXe siècle: un château privé
Chambord connaît une période d’abandon avant que Napoléon n’en fasse don en 1809 au maréchal Berthier en remerciement de ses services. Ce dernier n’y fait qu’un court séjour et sa veuve demande rapidement l’autorisation de vendre cette grande demeure en mauvais état. L’ensemble de Chambord est ensuite offert en 1821 par une souscription nationale au duc de Bordeaux, petit-fils du roi Charles X. Les événements politiques qui le conduisent à l’exil ne lui permettent pas d’habiter son château dont il prend le titre « Comte de Chambord ». Il ne découvre son domaine qu’en 1871 à l’occasion d’un court séjour pendant lequel il rédige son célèbre « Manifeste du drapeau blanc » qui l’amène à refuser le drapeau tricolore, et par là-même le trône. À distance pourtant, le comte de Chambord est attentif à l’entretien du château et de son parc. Il fait administrer le domaine par un régisseur, entreprend de grandes campagnes de restaurations et ouvre officiellement le château au public. Après sa mort, en 1883, le domaine passe par héritage aux princes de Bourbon-Parme, ses neveux.

  • XXe siècle : Chambord, asile de chefs-d’œuvre pendant la Seconde Guerre mondiale
Le château et le parc sont propriétés de l’Etat depuis 1930.

En 1939, suite à l’ordre d’évacuation des principaux musées de Paris, dont le Louvre, des milliers d’œuvres sont expédiées par convois vers onze châteaux et abbayes du Centre et de l’Ouest de la France dont Chambord. Le château, fermé au public, va ainsi abriter des milliers d’œuvres d’art majoritairement issues des collections publiques françaises afin de les préserver des bombardements et de la convoitise des nazis.

Avec 4 000m3 de caisses entre- posées en juin 1944, Chambord devient le plus conséquent des 83 dépôts ayant servi à abriter les œuvres pendant le conflit. Des œuvres iconiques, telles que La Joconde de Léonard de Vinci, La Liberté guidant le Peuple de Delacroix ou La Dame à la licorne ont été cachées à Chambord.

Grâce à des conservateurs et des fonctionnaires du patrimoine zélés, les trésors nationaux traversèrent la guerre sans encombre, transformant Chambord en un musée imaginaire.

  • La recherche à Chambord
Intelligence des Patrimoines est un programme ARD (Ambition Recherche Développement) soutenu par la Région Centre-Val de Loire et porté par le Centre d’études supérieures de la Renaissance de Tours.

Fidèle à ses missions de soutien à la recherche scientifique et de diffusion des savoirs, le Domaine national de Chambord est engagé auprès du programme de recherche pluridisciplinaire Intelligence des Patrimoines depuis sa création. Accueil des chercheurs, mise à disposition de ressources, participation aux actions de terrain, coproduction de dispositifs de médiation : les synergies sont nombreuses entre les équipes de Chambord et celles des laboratoires partenaires du programme.